Atropine, le cauchemar des enfants, l’ennemi des parents.

Nous, parents d’enfant à lunettes, que faisons-nous tous les 6 à 9 mois ? On se bat avec la secrétaire de l’ophtalmologiste pédiatrique de notre minot pour obtenir un rendez-vous ! Une fois cette date bien calée, on ne l’oublie pas et on s’exécute. C’est Manouche, qui avait rendez-vous et nous avions une petite ordonnance à la clé sur laquelle était inscrit : ATROPINE collyre ophtalmique 0,5 – 1 goutte matin et soir dans chaque oeil – 4 jours. Mais qu’est-ce que l’atropine, me direz-vous ???

L’atropine est un alcaloïde tropanique présent dans diverses plantes de la famille des solanacées, comme la belladone, le datura, la jusquiame et la mandragore.

Ok, vous n’avez pas tout lu et sauter les mots les plus compliqués à prononcer… Moi-aussi !

Mais, afin de vous expliquer son action sur les yeux, j’ai été obligée d’en passer par là. Le collyre produit une dilatation de la pupille (mydriase) et une paralysie de l’accommodation (cycloplégie), ce qui bien sûr entraîne une vison flou chez les hypermétropes.

Derrière ce petit nom tout doux « atropine », cette composition peut être un vrai poison ambulant qui pris à haute dose (en intraveineuse) peut juste provoquer un arrêt respiratoire !!!  Et là, je vous fais quand même peur… Cet article n’est pas fait pour cela, mais lisez tout de même les contre-indications. Conseil d’ami.

Après cette introduction, les vraies difficultés commencent:

1/Mettre des gouttes dans les yeux de son propre enfant est compliqué, et quand on sait que cela va inévitablement le mettre en difficulté (voir flou avec des couleurs désaturées), ça l’est encore plus.

2/ Cette opération 4 jours d’affilés matin et soir… plus le jour J du rendez-vous.

3/ Lors de la consultation, j’apprends qu’elle ne retrouvera sa vue habituelle que  dans 8 jours…

Alors, on se dit que tout cela est un peu « hard » quand même  pour une petite minette de 5 ans, et encore la mienne est plutôt une dure à cuire.

Durant la consultation, le médecin s’est amusé avec ses jouets… Manouche ouvre l’oeil droit : Clic-clac : l’oeil est dans la boîte. Manouche ouvre l’oeil gauche. Clic-clac… Et encore une fois avec un autre appareil. Puis des chiffres et des mesures s’inscrivent sur son ordinateur. Voilà c’est ce qu’on appelle faire un fond de l’oeil. Le verdict tombe alors : on augmente la correction de l’oeil gauche, qui passe de 4,75 à 5,5.

Et à la question, « est-ce que cela peut s’améliorer un jour ? », la médecin répond : « Non, non, elle a une hypermétropie sévère. Il n’y a pas de raison que cela s’arrange. » Merci… Je n’étais pas encore totalement déprimée, hé bien maintenant… c’est gagné ! (« we did it! » pour les initiés…).

Mais bon, pour Manouche la seule chose qui comptait, c’était que l’on stoppe les gouttes. Ma petite fille est donc sortie toute guillerette du rendez-vous en criant : « On arrête les gouttes !!! On arrête les gouttes !!! »

Et personnellement, je me console en me disant que finalement ce n’est qu’une histoire de lunettes, et que ce n’est pas si grave.

Prochaine étape : le choix de la nouvelle monture ! On vous la montrera bien sûr!

Mais pour le moment  c’est surtout « Adieu l’atropine, t’es vraiment pas ma copine ». Manouche aurait pu le dire mais c’est moi qui m’y colle et j’assume !

Le seul petit conseil que je puisse vous donner à la suite de cette expérience est : si votre enfant est scolarisé, il faut essayer de faire ce fond de l’oeil durant les vacances et/ou bien sûr prévenir les enseignants de leurs difficultés à bien distinguer les choses  afin qu’il ne soit pas pénalisé !!!